Portrait

Anne Vanderlove,
prix du Comité du cœur 2013

Née à Scheveningen aux Pays-Bas en décembre 1943 d’une mère bretonne et d’un père artiste peintre néerlandais. Ce dernier résistant est arrêté et déporté à Buchenwald. Il survit et rentre au pays, mais ne reprend pas contact avec sa femme et sa fille. La mère d’Anne Vanderlove confie alors sa fille à ses parents qui vivent à Arradon ( Morbihan ), puis part refaire sa vie avec un soldat allemand. C’est ainsi qu’Anne Vanderlove est élevée en Bretagne par ses grands-parents maternels. À 20 ans, elle entreprend des études de philosophie à Paris, où elle devient institutrice. En 1965, alors qu’elle est à Paris pour se rendre à une mission humanitaire à l’étranger, elle observe des chanteurs dans la rue, et décide de composer et d’interpréter des chansons elle aussi. Elle commence sa carrière en 1965 en se produisant Chez Georges, un cabaret de la rue des Canettes, à Saint-Germain-des-Prés.

Elle acquiert la célébrité en 1967 avec la chanson Ballade en novembre, qui lui vaut un Grand prix du disque et le Grand prix de l’Académie de la chanson française. Elle enregistre l’album homonyme la même année. Durant les événements de mai 1968, elle chante dans les usines en grève. Rapidement elle acquiert le surnom « la Joan Baez française ». Elle enchaîne avec d’autres titres tels que Les Petits cafés et La Fontaine de Dijon. Mais elle se fâche par la suite avec sa maison de disque Pathé-Marconi. En 1970, elle participe ( voix et chœurs ) à l’album noir et mythique de Gérard Manset : La Mort d’Orion. Après La vie s’en va ( 1981 — Oscar de la chanson française ), Partir et une dizaine d’autres disques produits par l’artiste elle-même, une compilation sur 3 CD sort en 1987. En 1972, elle s’installe en Bretagne, décide de s’autoproduire et ne chante plus que dans les écoles, les prisons, les maisons de la culture. Absente de la production musicale depuis quelques années, elle enregistre de nouveaux albums : Bleus en 1997, Silver en 1999, Escales en 2000 ; Femme de légende sort en novembre 2003. En 2000, à la suite du naufrage de l’Erika, elle collabore avec les enfants de l’école de La Rabine de Vannes à la création du disque Pour que tous les oiseaux vivent heureux, vendu au profit de l’association Bretagne vivante, afin de développer les actions de formation et d’éducation à l’environnement.

Anne Vanderlove est marraine de l’association humanitaire Cœurs de bambous qui s’occupe d’orphelins au Cambodge. Elle est aussi marraine de l’association Enfants des rues de Bogota en particulier pour soutenir Sandra Liliana Sanchez dans ses projets d’aide aux plus déshérités du bidonville El Paraiso à Ciudad Bolivar (banlieue de Bogota) en Colombie, et marraine de l’association Otages du monde. En 2013, elle est nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

Anne Vanderlove est morte le dimanche 30 juin 2019, à l’âge de 75 ans, dans le Finistère (France, région de Bretagne), des suites d’un cancer. Elle était surnommée « la Joan Baez française » pour la poésie de ses textes et son engagement (Joan Baez est une autrice-compositrice-interprète américaine de musique folk née en 1941).

www.annevanderlove.eu

Crédits photos : Agence « La nuit tous les chats sont gris ».

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