Portrait

Marc Perrone,
prix Louis Ganne 2025

Catégorie Musique instrumentale

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Fils d’immigrés italiens, né en France, il a passé son enfance en banlieue parisienne.

Il est d’abord devenu guitariste mais la chanson de Brel, Vesoul, avec Marcel Azzola, puis des musiciens cajuns, écoutés un dimanche à la fête de l’Huma, ont fait tomber Marc Perrone fou amoureux de l’accordéon diatonique. C’était dans les années 70.

Bertrand Tavernier a dit de lui :

« Un homme tout seul, fragile, un instrument dont on lui avait dit qu’il était bêtement rural et qu’il se désaccordait facilement, quelques notes et voilà que des centaines de personnes se mettent à fredonner, ensemble, unies, soudées par la même émotion, par le même plaisir, le même partage, les mêmes retrouvailles.
Marc Perrone est un réparateur de mémoire comme d’autres étaient des réparateurs de porcelaines, un rebouteux de l’âme. Il fait revivre nos souvenirs sans aucun passéisme et sa tendresse, son invention musicale, ne lorgnent pas vers la nostalgie. C’est le respect qui l’anime, ou l’admiration, et l’ouverture vers le monde. »

Cette passion ne l’a jamais quitté. Rien de ce qui touche à cet instrument ne lui est inconnu. Il en possède plus de trente. Il est passé par la danse et la musique traditionnelles, les bals, la lutherie, l’enseignement. Son premier album est sorti en 1979 chez Polydor sous le titre épuré de « Accordéons Diatoniques ».

À partir de là, Marc Perrone a partagé sa musique avec de nombreux musiciens qui sont tous restés ses amis : Marcel Azzola, Bernard Lubat, Michel Portal, Louis Sclavis, Jacques Di Donato, André Minvielle, Arthur H. Il a fait des musiques de films dont La Trace de Bernard Favre et Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier.

Il a composé de nombreuses musiques qu’il a jouées en direct sur des films muets (Jean Renoir, Charlie Chaplin, Jean Vigo…). Il a fait des musiques aussi pour le théâtre et la télévision et il a donné des concerts, des milliers de concerts dans toutes sortes de salles et dans les cinq continents.

ll a créé des spectacles-concepts, Cinéma-Mémoire en 1993, Ciné-Guinche pour le festival de Cannes 98, Voyages en 1999. Ses récents concerts à Paris : après le Théâtre du Renard (2004), le Bataclan (2005) et tous les lundis pendant dix mois le Zèbre de Belleville (2005÷2006), Marc a présenté ses P’tites Chansons à l’Européen en mars 2007.

Marc Perrone

« La musique est une pâte, une pâte à modeler. Les deux mains prises on peut la pétrir dans le soufflet de l’accordéon et la saupoudrer de quelques mots si par malheur elle vous colle trop à la peau ou vous glisse entre les doigts. »

— Marc Perrone

Crédits photos : Eddine Photographie, DR.