Nazaré Pereira,
prix Louis Ganne 2023
Catégorie Musique chantée
Qui aurait pu imaginer qu’une enfant amazonienne de cinq ans, qui apportait chaque jour à son père seringuero son repas de la mi-journée en traversant seule la grande forêt, serait un jour chanteuse vedette à l’Olympia parisien ? Certainement pas Nazaré elle-même. Et pourtant, ce conte de fée, c’est bien le sien !
Née vers 1939 – elle ne sait pas vraiment – à Xapuri, bourgade située aux confins du Brésil, de la Bolivie et du Pérou, Nazaré grandit dans une petite maison en bois sur pilotis entre sa mère d’origine indienne, son père arrivé jusque-là un jour d’Italie et ses huit frères et sœurs. Son rêve d’enfant à elle, c’est de devenir actrice ou chanteuse.
Lorsqu’elle a sept ans, la famille quitte l’État du Acre et descend avec quelques sacs pour seuls bagages tout le fleuve Amazone jusqu’à Belém. Là, une nouvelle vie est à construire…
À l’école, Nazaré est appliquée, déterminée surtout, et après sa scolarité, la voilà institutrice. La suite de son parcours ? Formation théâtrale au conservatoire de Rio ; succès à la télévision en 1969 en tant que comédienne. Puis départ pour la France – Nancy – où elle intègre le Centre universitaire international de formation et de recherche dramatique dirigé par Jack Lang ; rôles, en français, dans deux pièces sous la direction du metteur en scène Bob Wilson qui l’avait remarquée. 1971 : retour à Rio et création d’un cours de théâtre. 1975, retour à Paris où elle enseigne désormais la danse brésilienne au Centre américain. Un an plus tard, surprise : elle est en première partie du concert de Jorge Ben, au Palais des Sports ! C’est un succès ! Mais en fait, pas vraiment une surprise : quand elle était enfant, sa famille l’appelait « mon petit rossignol ». Nazaré a du talent, voilà tout.
Actrice, elle a appris ; danseuse, elle a appris ; chanteuse, elle va le devenir. Car sur scène, Nazaré joue, danse, chante, merveilleusement. Le conte de fée de son enfance est devenu réalité, et elle l’a entièrement construit, à force de travail et de détermination.
Ce conte de fée dure toujours, rempli d’albums et de concerts, marqué par sa volonté de faire connaître la musique traditionnelle du Nord et du Nord-Est amazonien dont elle s’est faite une des plus grandes ambassadrices internationales.
Le mérite de Nazaré Pereira est immense !
« Je suis Nazaré Pereira, membre de la Sacem depuis 1979 et plus récemment membre du Comité du Cœur.
Je suis très émue de recevoir le Prix Louis Ganne de la musique chantée. C’est un grand privilège de faire partie des artistes talentueux qui ont été récompensés au fil des ans.
Je tiens à remercier tout particulièrement la Sacem et le Comité du Cœur ainsi que son ancien président qui m’a énormément aidée, M. Roger Pierre Hermont, de même que mon producteur M. Frédéric Leibovitz qui a lancé ma carrière.
Ce qui me rend le plus fière dans ma carrière, c’est le respect que j’ai gagné du public et sa fidélité. Et cela englobe tout.
Je suis aussi très honorée de faire partie de la communauté musicale française. Encore une fois, je vous remercie infiniment pour cette distinction. Merci de tout cœur. »
— Nazaré Pereira