François Rosse,
prix Claude Arrieu 1994
Né en Alsace en 1945 ; après une formation classique de piano, d’écriture, d’analyse et de composition au conservatoire de Strasbourg puis à l’École normale de Musique et au CNSMD de Paris dans la classe d’Olivier Messiaen, où il obtient toutes les récompenses dont la fugue et l ‘analyse (1er nommé) et le prix de composition à l’unanimité avec en jury Tristan Murail, Ivo Malec, Betsy Jolas, Alain Weber. Il associe les activités artistiques à l’enseignement au conservatoire de Bordeaux puis au Cefedem Sud à Marseille/Aubagne. Ses engagements se développent à la fois en tant que compositeur et en tant que pianiste improvisateur en bonne synergie selon la tradition occidentale historique. Son répertoire de plus de 800 œuvres, s’ouvre sur des situations musicales très diversifiées, des œuvres pour orchestre, musique de chambre aux chansons de cabaret ou des œuvres spécifiques impliquant des enfants, des amateurs aussi. De par Olivier Messiaen, très lié à la culture japonaise, sa liaison avec le Japon a été très forte par la rencontre avec le compositeur Susumu Yoshida, Mieko Miyazaki dans un duo koto/piano et surtout avec Shiro Daïmon, danseur et maître de Nô qui lui a permis de revenir au Japon en 2013 pour la réalisation de spectacles danse/piano. C’est donc bien ce voyage permanent dans les mondes sociaux et géographiques divers qui sont la caractéristique de sa démarche non rivée à une seule esthétique fixée. Ses interventions pour des résidences, master-class et concerts se situent à l’échelle internationale, North Western University à Chicago, Hochschule der Künste à Berlin, Bremen, Conservatoire de Moscou, Académie de Tallinn, Guild Hall de Londres, Conservatoires de Milan, Vigo (Espagne), Valencia, Santiago de Compostela, Palma de Mallorca…etc et aussi en France en de nombreux conservatoires (Brest, Strasbourg, Lyon, Metz, Nancy, Marseille, Aix en Provence, Nice, Toulouse, St Nazaire, Nantes, Luxembourg, Bordeaux, les CNSM de Lyon et Paris, mais aussi de petites structures, telles que Villeneuve sur Lot, les conservatoires départementaux des Landes, de l’Aveyron, etc.). Il est très lié à des ensembles tels que 2e2m, Proxima Centauri, C Barré de Marseille, Oh Ton de Oldenburg… En 1991 il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres, en 1994 il obtient le Prix de la Sacem Claude Arrieu pour l’ensemble de sa production. Il est invité à divers festivals, 38es Rugissants à Grenoble, les Suds en Arles, tournée européenne avec la Cie de danse Jackie Taffanel, Musica à Strasbourg, Musique-action à Nancy, à Tokyo (2004), aux Sons d’Hiver à Paris, Festival international de Pharos à Chypre…etc. , radio-télévision roumaine à Bucarest, Ile de la Réunion, Orchestrades de l’Océan indien, etc. Il a obtenu plusieurs commandes de l’État et de Radio France. Il est très attaché à l’importance de la transmission et une vision ouverte vers d’autres espaces géographiques et sociaux, en ce sens assez proche de l’éthique d’une lignée Bartok, Berio, Kurtag…
« Concernant la remise du prix, c’était bien entendu un superbe souvenir, cela eut lieu à la Sacem à Neuilly ; parallèlement à ma présence il y eut aussi une remise de prix à Betsy Jolas et à Patricia Kaas. Deux mondes différents et cela correspond relativement à l’éthique de ma démarche ; en outre j’étais élève dans la classe d’Olivier Messiaen et quand Messiaen est parti à la retraite en 1978, j’ai poursuivi mes études dans la classe de Betsy Jolas souvent seul auprès d’elle, je bénéficiais donc de réels cours particuliers de la part de cette magnifique compositrice d’une grande culture. J’étais ravi donc d’avoir été associé ainsi , lors de la remise des Prix, à mon ancien professeur dans une estime réciproque. Le prix Claude Arrieu concernait l’ensemble de ma production à cette époque, le répertoire s’est bien étoffé depuis mais la démarche est restée approximativement identique jusqu’à aujourd’hui dans les réponses à donner à des situations humaines et artistiques très diversifiées, une démarche nomade en quelque sorte, voyages dans les espaces sociaux, géographiques et historiques aussi. »
— François Rosse
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