Portrait

Nathalie Boucheix,
prix Francis Baxter 2003

Quel précieux cadeau Nathalie a‑t-elle reçu pour ses dix ans ! « C’est ma grand-mère qui a souhaité m’offrir des cours de musique. L’idée m’enchantait mais je me demandais de quel instrument je pouvais bien jouer. Le jour où ma grand-mère m’a suggéré l’accordéon, je n’ai pas hésité une seule seconde ». Elle ne le savait pas encore mais la petite Nathalie allait devenir quelques années plus tard Reine du piano à bretelles. Gamine, son fidèle compagnon c’est ce précieux Cavagnolo bleu que sa grand-mère et son oncle lui ont offert. « Lorsque j’ai vu mon premier instrument, c’était comme un coup de foudre. Je me revois encore sortant de l’ usine Maugein avec mon accordéon dans les bras. J’étais tellement impatiente de poser les doigts dessus que j’ai joué dans la CX ». C’est à Perpezat, son village natal, que la musicienne en herbe prend ses tout premiers cours d’accordéon. Chaque mercredi, elle enfile ses chères bretelles et retrouve son professeur, François Mercier, dans la salle des fêtes du bourg. Très vite, la fillette affirme son talent, elle est bien plus qu’une « bonne élève » : elle a l’aisance de faire courir ses doigts sur les touches de nacre et l’habileté d’étirer le soufflet de l’instrument entre ses bras fluets. Pour la graine de virtuose, la musique est déjà bien plus qu’une activité divertissante qui passe le temps. L’accordéon, c’est sa fougue, sa fièvre, sa folie, son acolyte qu’elle fait inlassablement vibrer contre son coeur, seule dans sa chambre jusqu’au petit matin. À dix-sept ans, elle rencontre l’accordéoniste de renom Maurice Larcange, celui qui, épaté par son jeu, la surnommera « La Princesse du musette ». « C’est lui qui m’a ouvert les portes et qui m’a lancé dans le métier. Il est devenu mon directeur artistique et m’a permis d’enregistrer mon premier 33 tours. C’est un homme à qui je dois beaucoup ».

Mais la rencontre phare reste celle qu’elle fera trois ans plus tard en terre provençale. Nathalie intègre la très réputée école du Thor et fait la connaissance de Jacques Mornet, celui qui a fait d’elle la grande dame qu’elle est aujourd’hui. À la fois professeur, ange gardien et mentor, Jacques Mornet est l’unique qui saura métamorphoser la « Princesse du musette » en Reine de l’accordéon. « Jusque-là, je n’avais joué que du musette. C’est Jacques Mornet qui m’a initié à de nouveaux styles : le classique, la variété Grâce à lui, on a arrêté de m’étiqueter musicienne de musette. Plus que de me transmettre sa passion pour la musique, Jacques m’a inculqué des valeurs. Sa pédagogie a été pour moi une école de la vie ». Lors de sa formation au Thor, Nathalie doit supporter le poids de l’accordéon sur ses épaules dix heures par jour. Pour devenir Reine, il ne suffit pas d’avoir du talent, il faut travailler intensément, fournir des efforts incessants, préparer les grands concours internationaux pendant quatre ans, apprendre à perdre la première fois pour gagner la fois d’après.

Nathalie atteint le plus haut sommet de la gloire en 1994 : elle est sacrée championne du monde de l’accordéon en remportant dans la même année le concours international de Klingenthal et le Trophée mondial. La consécration. « J’étais surtout très fière pour mon professeur Jacques Mornet. Ce trophée, c’était notre victoire à tous les deux ». Nathalie Boucheix avait du talent Jacques Mornet a su lui donner le génie. Depuis 2004, Nathalie Boucheix porte à bout de bras le Centre National et International de Musique et d’Accordéon (C.N.I.M.A), implanté aujourd’hui à Saint-Sauves d’Auvergne. P’tit paradis du piano à bretelles, le C.N.I.M.A, fondé en 1995 à Larode par le tandem Mornet-Boucheix, est reconnu dans le monde pour son enseignement révolutionnaire et accueille chaque année de nombreux élèves étrangers.

Source : Charlène Tréfond

Crédits photos : Nathalie Boucheix par Euro-Show (Christian Jagord).

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